dimanche 10 février 2013

LA VISION DE L'ERC 2013 PAR LA KINESITHERAPEUTE


Officiellement Je suis kinésithérapeute du sport mais officieusement je ne suis pas paramédicale…mais photographe, cuisinière, horloge parlante et même pigiste…appelez moi assistante de l’équipe parzych /dumortier.
Cependant et je l’espère je suis plus compétente en kinésithérapeute qu’en assistante, raison principale de ma présence au championnat d’Europe de rogainning 2013, 24 h de course d’orientation en autonomie complète.
Le mot d’ordre est donc la polyvalence, en effet Les journalistes locaux ou internationaux n’étant pas au rendez vous, qui pouvait immortaliser cette compétition et la retransmettre aux intéressés ?
Heureusement l’assistante était là, elle a couvert l’événement et à travers son objectif voilà ce qu’elle a vu…
Quel moyen plus efficace pour créer un esprit de cohésion que de partager un endroit aussi confiné qu’un camping car ….ou l’échange est inévitable ? Peut être que c’est par la que passe le succès.
Et c’est dans ce lieu de vie ou l’avant et l’après compétition vont se dérouler. Un endroit où il y a du chauffage...
Anecdote :
Moi, la nuit de la compétition j’ai augmenté le chauffage, regardée un film sur i pad, bercée par les rafales de vent.
Et eux ?
Après une course de 24 H ou le vent et le gel sont au rendez vous j’ai constaté que c’est appréciable de pouvoir se réchauffer, transit par la fatigue..


L’avant compétition
La kinésithérapeute intervient selon les besoins de chacun et des exigences de la discipline.
Le but est d’apporter à chaque sportif les moyens d’éviter l’apparition de douleurs dues au matériel ou au sport en lui même :
Un sac est nécessaire pour transporter la trousse de premiers secours, l’alimentation, la lampe frontale, ….etc. Le sac à dos sera le plus léger possible et fera corps avec le dos du sportif évitant au maximum les résonnances .Mais porter un sac entraine des douleurs des rhomboïdes, des trapèzes (inf. / moyen/ et sup.) et des angulaires. Même si le sac se vide progressivement (le coureur s’alimente et donc s’allège) une charge aussi légère qu’elle soit est présente pendant prés de 24h de course.
Les coureurs et particulièrement sur des distances aussi importantes (ici 85 km sur la carte, environ 130 km sur le terrain) présentent des douleurs lombaires au cours de l’effort.
La mise en place de k taping sur ces groupes musculaires aura pour but de garder un relâchement musculaire dans la mesure du possible.
Des douleurs au niveau fessier m’ont amené à utiliser des techniques de relâchement musculaire telles que le jones
Les chevilles sont raides, la thérapie manuelle permettra de retrouver une bonne mobilité.

Selon la cuisinière
Les exigences de l’équipe n’étaient pas insurmontables. Le menu « son plat de pates beurrées et sa banane coupée » a ravi les gourmets. Il faut avouer quand même que cela leur a permis de se consacrer pleinement à l’étude de la carte ,à la planification de la course et de manger un plat chaud avant le départ.
Selon l’horloge parlante
 «  Aux cinquième tops il sera 10 h30 » il reste en fait un max de temps avant le départ (12H) et les pates sont prêtes.


L’après compétition
Selon la kinésithérapeute
Ma question est «  ou tu n’as pas mal » ?
Sur cette compétition pas de chute, pas d’entorse, pas de lésion myoaponévrotique, mais un tel effort n’est il pas un traumatisme en soi ?
Les armes essentielles dans ce cas de figure sont le massage et la neuro inhibition.
Le massage agirait comme un anti-inflammatoire naturel .Il ne stoppe pas l inflammation mais il aurait le rôle d’un modérateur de l’inflammation comme les bains glacées après l’effort donc indispensable pour la diminution des DOMS (douleurs musculaires retardées) ou plus connus sous le nom de « courbatures ».
La neuro-inhibition musculaire est une technique antalgique, de relâchement faisant partie de la récupération.
Sans oublier, bien sur, les étirements qui peuvent être faits deux heures après où le lendemain. De toute façon l’état de fatigue, la faim et l’envie de prendre une douche ont eu raison des étirements. Cette fameuse douche fut« glacée » (il ne restait que de l’eau froide).Elle a contribué, sans qu’ils le veuillent, à la récupération….
Cependant, malgré tout ça, le corps accuse le coup …pour preuve il leur était même difficile de descendre la marche du camping car.Et de la monter d’ailleurs...chose impensable il y avait à peine 24 h.
Anecdote :
La vielle de la course ils m’avaient convie avec gentillesse à « un petit dégourdissement »comme ils disent...je me suis méfiée...Je ne suis donc pas allée courir avec « ces ovnis ».En effet Une heure avant, lors d’une ballade improvisée, j ai réalisé que nous n’étions pas du même ….monde.
Ce qui m’a le plus marqué, lors de cette promenade, c’est leur capacité d’anticipation, d’adaptation face au terrain accidenté. J’ai eu l’impression de faire l’ascension du mont blanc en escarpin de douze centimètres alors qu’ « eux » se baladaient sur l’avenue le cœur ouvert à l’inconnu…
Bref…petite satisfaction post compèt' :  « sans forcer je MARCHAIS plus vite qu’EUX. »
Selon la cuisinière
Ils ont faim c’est indéniable ! mais quel dommage !! L’organisation espagnole a préparé un succulent plat de pois chiche pour tous les compétiteurs…la cuisinière est au chômage technique.
Cependant la fatigue est telle qu’il est difficile de finir le plat pour certains…
Selon l’horloge parlante
« Au cinquième tops après mangé, vous aurez les paupières lourdes …si lourdes… »
Bonne nuit !!

Conclusion
Donc si vous n’êtes pas fous, inconscients, passionnés, entrainés, que vous n’avez pas un mental d’acier… ne faites pas du rogaining 24 H en autonomie complète.
Car vous aurez beau avoir une pigiste, une photographe, une horloge parlante, une cuisinière et accessoirement une kinésithérapeute …….ca ne suffira pas !
A travers mon objectif, J’ai photographié :
Des anonymes qui accomplissent une performance hors du commun …
Un mode de vie, un état d’esprit, l’humilité, le respect… et le partage
Anecdote :
J attendais le départ armée de mon fameux appareil photo quand une équipe vient me demander de l’immortaliser. Ils n’auront jamais la photo. Qu’importe, ils le savaient... Ils étaient tellement contents c’est tout.
Mais tout ça pourquoi ?
Pour le défit, pour la satisfaction d’aller au bout de soi même, …. Car je ne pense pas que la bouteille de vin remise aux trois premières équipes soit leur motivation… et vous ?
J’y ai vu du plaisir…
J’y ai vu du sport.
Merci encore
Nathalie ZILLI

4 commentaires:

  1. Vraiment super super ton cr nath ! Très intéressant d'avoir un oeil extérieur et si proche, même si c'est un énorme luxe, nous en avions conscience ...

    RépondreSupprimer
  2. Ahhh je commence à comprendre la différence ... coté Espagnol: c'est la crise: pas de cuistôt, pas de photografe, pas de chauffeur, pas de kiné et pas d'horloge parlante, ... sniff seulement le kiné du coin, qui le lundi nous prend pour des fous.
    Il va falloir investir pour la revanche, cette été,... Euhh sinon les massages après course pour une équipe adverse: c'est négociable???
    Le blog, super et les croniques encore mieux.
    Pour un rogaining de 24h: "la douleur est là et existe, mais la souffrance c'est en option, tu la prends ... si tu veux" Slogant du trio Espagnol.

    RépondreSupprimer
  3. Super CR, c'est vrai que parfois cette discipline peut paraitre un peu folle... Au fait, juste comme ça, Nathalie, tu fais quoi au mois de juillet ??? je suis sure que tu as toujours voulu découvrir les marais Russes ;)

    RépondreSupprimer
  4. J'aime cette vision de la Rogaine pleine d'humour et de justesse. C'est un sport qui ne laisse jamais indifférent.


    Si si tu as bien compris, Nathalie, la défonce sur une Rogaine c'est bien pour gagner une bouteille de vin, surtout du blanc. Le prochain objectif c'est la fiole de vodka...Je file m'entraîner !


    RépondreSupprimer