lundi 13 janvier 2014

ROGAINING: LA NUIT (2ème partie)

CHUTE DE LA CAPACITÉ DE CONCENTRATION

Plusieurs heures de navigation ont entraîné une fatigue psychique. L'obscurité va avoir pour effet d'augmenter la nécessité de se concentrer. Rester concentré 24h est impossible. Donc, aménager des moments de relâchement est capital pour éviter de réaliser « LA » faute , celle qu'on redoute parce qu'on est quasiment sûr de la commettre, celle qui nous coûte cher.
Il n'y a pas forcement de signes annonciateurs. Certaines fois, on sent quelque chose se passer parce qu'on enchaîne les petites erreurs qui commencent d'ailleurs à éprouver la patience. Une autre fois, « LA » faute va être commise alors qu'on enchaîne les réussites. Dans les deux cas, le temps est perdu et ne se rattrape pas.

Ce n'est pas une fatalité non plus! Il suffit de choisir le moment où l'on va déconnecter et relâcher la concentration. Ce conseil vaut pour l'ensemble de l'épreuve mais c'est encore plus vrai de nuit. Cette période est nettement plus exigeante, ne serait-ce que par le surcroît de difficultés techniques que l'obscurité engendre.

la nuit demande encore plus de concentration
Je connais deux méthodes en Rogaining:
- La première, consiste à donner le relais à son partenaire pour se reposer mentalement. Certains alternent une balise sur deux. Cette solution implique que celui qui oriente n'a pas le droit à l'erreur....
- La seconde et la plus efficace à mon sens, est de profiter des parties où s'orienter n'est pas nécessaire ( suivre un chemin sur plusieurs centaines de mètres par exemple) jusqu'à un point qu'il n'est pas possible de rater. Ainsi, sur les parties techniques, il y en a toujours un qui oriente et un autre qui contrôle. Il y a moins de risque d'erreur... Avec un peu de pratique, cela se fait assez naturellement et on a le sentiment de rester concentré tout le temps. En fait, on le reste quand il le faut!

Qu'est ce qu'on veut dire par concentration? 
Même si nous sommes passionnés d'orientation et que nous pouvons enchaîner des heures sans se lasser, l'effort fourni pour être au top est intellectuellement intense.
Nous ne nous en rendons pas réellement compte car beaucoup de techniques utilisées pour la navigation sont devenu des automatismes. 
Cependant: nous faisons un choix d'itinéraire que nous mémorisons,... nous anticipons les pièges,... nous anticipons en visualisant mentalement les éléments sur lesquels nous allons nous appuyer,... nous gérons la distance à parcourir avant un changement de direction,... nous sommes attentifs aux obstacles que nous rencontrons et trouvons une solution pour les franchir,... tout cela en gardant un œil sur notre partenaire, en gérant notre propre physique,... j'en passe et des meilleurs... vous pouvez  imaginer maintenant que ça chauffe dans le computer et qu'il a besoin parfois de refroidir.

Et qu'est ce qu'on veut dire par relâcher la concentration?

On fait preuve d'un peu de légèreté..., on plaisante avec son partenaire..., on profite du paysage..., on sort furtivement  l'appareil photo..., on mange un bout..., on discute du dernier calendrier Pireli, ... Quoi que ce soit, ça vient tout seul, alors autant que cela arrive au moment choisi plutôt que pendant un moment critique.

Pour pouvoir relâcher la concentration, il faut que la situation s'y prête et être en mesure de reprendre les rênes au bon moment. Lorsque qu'on suit une main courante nette, on est dans les meilleurs dispositions pour relâcher la tension. Un élément remarquable et immanquable (une ligne d'arrêt efficace) sert alors de signal pour se concentrer à nouveau.
Comme la nuit est la partie la plus exigeante, la zone a parcourir de nuit devra être suffisamment pourvu de longues mains courantes que l'on peut suivre facilement.

la visibilité est réduite à quelques mêtres
En résumé, la zone à parcourir de nuit doit être pourvu des caractéristique suivantes:
- de bonnes mains courantes pour relâcher la concentration
- des éléments caractéristiques et bien identifiables pour se repérer sans douter, et qui servent de sonnette pour se recentrer à nouveau.
- avoir des éléments d'appuis suffisamment rapprochés les uns des autres 
- être moins le moins technique possible ou demander moins d'effort technique
- présenter le moins d'obstacles possibles ou des solutions pour les contourner (par exemple une zone humide est bien plus usante à franchir de nuit que de jour car on ne voit pas le petit passage qui permettrait de la franchir sans trop de souci) 

Quand vient la nuit, c'est comme une nouvelle étape qui commence. C'est pour moi, le défi des 24h, la période où se joue en grande parti le résultat final.
En anticipant les pièges, on a moins de chance de tomber dedans. On économise du temps en évitant de se perdre, en évitant de chercher dans un secteur voisin, en évitant les obstacle qui usent l'organisme, en évitant d'user le mental. Finalement, les meilleurs seront ceux qui auront mieux réussi à éviter ces situations et à garder un mental de vainqueurs.


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