dimanche 10 février 2013

LA VISION DE L'ERC 2013 PAR LA KINESITHERAPEUTE


Officiellement Je suis kinésithérapeute du sport mais officieusement je ne suis pas paramédicale…mais photographe, cuisinière, horloge parlante et même pigiste…appelez moi assistante de l’équipe parzych /dumortier.
Cependant et je l’espère je suis plus compétente en kinésithérapeute qu’en assistante, raison principale de ma présence au championnat d’Europe de rogainning 2013, 24 h de course d’orientation en autonomie complète.
Le mot d’ordre est donc la polyvalence, en effet Les journalistes locaux ou internationaux n’étant pas au rendez vous, qui pouvait immortaliser cette compétition et la retransmettre aux intéressés ?
Heureusement l’assistante était là, elle a couvert l’événement et à travers son objectif voilà ce qu’elle a vu…
Quel moyen plus efficace pour créer un esprit de cohésion que de partager un endroit aussi confiné qu’un camping car ….ou l’échange est inévitable ? Peut être que c’est par la que passe le succès.
Et c’est dans ce lieu de vie ou l’avant et l’après compétition vont se dérouler. Un endroit où il y a du chauffage...
Anecdote :
Moi, la nuit de la compétition j’ai augmenté le chauffage, regardée un film sur i pad, bercée par les rafales de vent.
Et eux ?
Après une course de 24 H ou le vent et le gel sont au rendez vous j’ai constaté que c’est appréciable de pouvoir se réchauffer, transit par la fatigue..


L’avant compétition
La kinésithérapeute intervient selon les besoins de chacun et des exigences de la discipline.
Le but est d’apporter à chaque sportif les moyens d’éviter l’apparition de douleurs dues au matériel ou au sport en lui même :
Un sac est nécessaire pour transporter la trousse de premiers secours, l’alimentation, la lampe frontale, ….etc. Le sac à dos sera le plus léger possible et fera corps avec le dos du sportif évitant au maximum les résonnances .Mais porter un sac entraine des douleurs des rhomboïdes, des trapèzes (inf. / moyen/ et sup.) et des angulaires. Même si le sac se vide progressivement (le coureur s’alimente et donc s’allège) une charge aussi légère qu’elle soit est présente pendant prés de 24h de course.
Les coureurs et particulièrement sur des distances aussi importantes (ici 85 km sur la carte, environ 130 km sur le terrain) présentent des douleurs lombaires au cours de l’effort.
La mise en place de k taping sur ces groupes musculaires aura pour but de garder un relâchement musculaire dans la mesure du possible.
Des douleurs au niveau fessier m’ont amené à utiliser des techniques de relâchement musculaire telles que le jones
Les chevilles sont raides, la thérapie manuelle permettra de retrouver une bonne mobilité.

Selon la cuisinière
Les exigences de l’équipe n’étaient pas insurmontables. Le menu « son plat de pates beurrées et sa banane coupée » a ravi les gourmets. Il faut avouer quand même que cela leur a permis de se consacrer pleinement à l’étude de la carte ,à la planification de la course et de manger un plat chaud avant le départ.
Selon l’horloge parlante
 «  Aux cinquième tops il sera 10 h30 » il reste en fait un max de temps avant le départ (12H) et les pates sont prêtes.


L’après compétition
Selon la kinésithérapeute
Ma question est «  ou tu n’as pas mal » ?
Sur cette compétition pas de chute, pas d’entorse, pas de lésion myoaponévrotique, mais un tel effort n’est il pas un traumatisme en soi ?
Les armes essentielles dans ce cas de figure sont le massage et la neuro inhibition.
Le massage agirait comme un anti-inflammatoire naturel .Il ne stoppe pas l inflammation mais il aurait le rôle d’un modérateur de l’inflammation comme les bains glacées après l’effort donc indispensable pour la diminution des DOMS (douleurs musculaires retardées) ou plus connus sous le nom de « courbatures ».
La neuro-inhibition musculaire est une technique antalgique, de relâchement faisant partie de la récupération.
Sans oublier, bien sur, les étirements qui peuvent être faits deux heures après où le lendemain. De toute façon l’état de fatigue, la faim et l’envie de prendre une douche ont eu raison des étirements. Cette fameuse douche fut« glacée » (il ne restait que de l’eau froide).Elle a contribué, sans qu’ils le veuillent, à la récupération….
Cependant, malgré tout ça, le corps accuse le coup …pour preuve il leur était même difficile de descendre la marche du camping car.Et de la monter d’ailleurs...chose impensable il y avait à peine 24 h.
Anecdote :
La vielle de la course ils m’avaient convie avec gentillesse à « un petit dégourdissement »comme ils disent...je me suis méfiée...Je ne suis donc pas allée courir avec « ces ovnis ».En effet Une heure avant, lors d’une ballade improvisée, j ai réalisé que nous n’étions pas du même ….monde.
Ce qui m’a le plus marqué, lors de cette promenade, c’est leur capacité d’anticipation, d’adaptation face au terrain accidenté. J’ai eu l’impression de faire l’ascension du mont blanc en escarpin de douze centimètres alors qu’ « eux » se baladaient sur l’avenue le cœur ouvert à l’inconnu…
Bref…petite satisfaction post compèt' :  « sans forcer je MARCHAIS plus vite qu’EUX. »
Selon la cuisinière
Ils ont faim c’est indéniable ! mais quel dommage !! L’organisation espagnole a préparé un succulent plat de pois chiche pour tous les compétiteurs…la cuisinière est au chômage technique.
Cependant la fatigue est telle qu’il est difficile de finir le plat pour certains…
Selon l’horloge parlante
« Au cinquième tops après mangé, vous aurez les paupières lourdes …si lourdes… »
Bonne nuit !!

Conclusion
Donc si vous n’êtes pas fous, inconscients, passionnés, entrainés, que vous n’avez pas un mental d’acier… ne faites pas du rogaining 24 H en autonomie complète.
Car vous aurez beau avoir une pigiste, une photographe, une horloge parlante, une cuisinière et accessoirement une kinésithérapeute …….ca ne suffira pas !
A travers mon objectif, J’ai photographié :
Des anonymes qui accomplissent une performance hors du commun …
Un mode de vie, un état d’esprit, l’humilité, le respect… et le partage
Anecdote :
J attendais le départ armée de mon fameux appareil photo quand une équipe vient me demander de l’immortaliser. Ils n’auront jamais la photo. Qu’importe, ils le savaient... Ils étaient tellement contents c’est tout.
Mais tout ça pourquoi ?
Pour le défit, pour la satisfaction d’aller au bout de soi même, …. Car je ne pense pas que la bouteille de vin remise aux trois premières équipes soit leur motivation… et vous ?
J’y ai vu du plaisir…
J’y ai vu du sport.
Merci encore
Nathalie ZILLI

lundi 4 février 2013

Chronologie de l'ERC 2013 (1ère partie)

On peut dire que la compétition a commencé la veille. Nous sommes arrivés le jeudi soir pour avoir tout un jour pour nous préparer correctement à passer les 24h. Nous avons commencé par observer le terrain en faisant un tour sur les rares routes qui traversaient la carte et nous nous sommes arrêtés à la frontière afin de trottiner dans la nature locale. ça nous paraissait déjà dense mais c'était encore loin de ce qui nous attendait...
Les sensations sont bonnes et le soleil est là pour nous donner des paysages magnifiques et encore plus hâte d'y être.
Plus bas, vers le départ de notre footing d'observation, notre précieuse assistante, Nathalie, nous attendait avec toute sa science de kiné du sport.





Après un repas du soir adapté à notre futur périple, la fée Nathalie tente de prévenir ou de régler tout problème physique à la portée de ses connaissances. Et nous nous retrouvons "relâchés" et "tapés" de partout. J'ai déjà fait plusieurs fois l'expérience de sa science et je ne m'en serais pas passé. Au programme: relâchement du pyramidale, des spinaux et des trapèzes et mobilisation des chevilles. Le résultats est bluffant, ça réduit considérablement la douleur ressentie après 24h de course.
Apres ça, une bonne nuit de sommeil, à peine perturbée par le bruit d'une averse nocturne.


réfléchir, ça gratte la tête!
Passons sur les détails de la préparation du matériel effectuée la veille et contrôlée au matin, sur le petit déj', etc... Viens 9h30, l'heure de la remise des cartes et pour moi le début officiel de la compétition. Tracer notre parcours nous a pris à peine plus d'une demi-heure... Steph a été d'une aide pertinente même s'il n'avait aucune expérience. Il a influencé le tracé de manière judicieuse et s'en est même auto félicité! ;-) .
Nous avons tracé pour prendre toute les balises et la distance topo mesurée est de 90km; la distance topo réalisé en tchéquie avec Pierre. On valide et prépare les petits détails qui peuvent faire la différence. On marque la distance de 5km en 5km, et le nombre de points toutes les 10 balises. Pendant ce temps, notre assistante nous prépare un bon plat de pâtes en prenant soin qu'il ne nous manque rien.



ça y est l'heure du départ approche et nous nous approchons sereinement de la place du village de La Llacuna avec suffisamment de temps pour dire bonjour à nos amis rogainers (polo, julien, Jérémy, Olivier, François et autres connaissances à Steph.

Nath en profite pour faire quelques photos et avec sagesse et presque professionnalisme, prend bien soin de nous laisser dans notre bulle en se faisant toute discrète.


TOP , "Filip" l'organisateur annonce le départ de manière tellement impromptu que je ne suis sûr de ce qui se passe que lorsque je vois tout le monde se mettre à courir. Deux, trois petits zigzags dans les ruelles et nous sortons vite du village. Un gars fait une chute d'un muret juste devant moi (sans gravité) et me rappelle que la précipitation n'apporte rien de bon. ça ne m'empêche pas de rapidement prendre la tête du cortège des rogainers qui ont choisi la même direction que nous. Je contrôle la présence de Steph derrière moi et me demande si c'est parce qu'il est géné par les autres pour ne pas être sur mes talons où si c'est parce 18km/h c'est trop rapide pour lui. L'adrénaline retombe et la vitesse aussi...

poste 53:   on décide de prendre au plus près du trait rouge mais au final, ce ne sera pas plus gagnant. On rejoint le peloton dans la cote. J'anticipe un peu et aperçois la falaise. On coupe alors à travers une forêt dont la densité est très faible pour la région. On arrive donc en tête avec un peu d'avance pour s'éclipser sans être vu.

Poste 81: il me faut un petit temps d'adaptation pour effacer mes automatismes de CO classique. J'ai tendance à prendre au plus court et j'ai de la chance que ça passe pour l'instant. On prend le rentrant dans le virage comme point d'attaque et on contourne le mouvement à la courbes. La végétation est désagréable et difficile. Nous croisons des équipes qui viennent en sens inverse et me demande comment elles peuvent être déjà là. Ont elles pris plus rapide par le bas ou sont elles directement venues à cette balises? Nous longeons la falaises qui prend de plus en plus de hauteur. Nous pointons le poste.

poste 42 : Stéphane me propose de passer par un endroit où la falaise est moins haute plutôt que refaire le chemin en sens inverse. C'est là qu'il me fait une démonstration de ce qui se fait sur le RIF et m'invite à prendre la tête d'une escalade qui dans le langage locale demande des "Cojones". Au sommet nous croisons Julien et Jérémy qui nous demande comment ça passe. "Chaud pour descendre"! Je crois qu'ils l'ont fait... On rejoint le chemin et naviguons sur les pistouilles, puis au coude du chemin nous prenons pleine garrigue à la recherche de notre clairière. Stéphane se dirige vers celle à sa gauche et moi en face. C'est lui qui aura raison.

Piste 63: nous décidons de faire parler la sagesse et d'éviter au maximum de couper dans la végétation dense. Nous faisons donc le tour du talweg. Nous ratons la jonction avec la pistouille qui nous rapproche du poste, nous prenons alors à travers un peu plus loin jusqu'à la rattraper. Heureusement encore une fois la densité est de notre côté sauf en approche du rond rouge. On cherche le premier rentrant. Un petit rentrant joue l'usurpateur mais il est trop prétentieux face à l'immensité de l'original... Là, plus de doute, y'a plus qu'à descendre et nous sommes heureux de l'avoir abordé bien en amont car en direct c'est infranchissable.

Poste 82: on commence par prendre la piste du bas quand une équipe pointe son bout du nez par le flanc. C'est assez pour nous indiquer que ça passe et nous prenons leur trace. Ensuite les pistes nous emmènent au plus près du poste et je cherche les traces de ceux que nous avons croisé en sens inverse pour y accéder plus facilement. Sans difficulté. Nous sommes à peu près à l'heure sur timing 13h10 au lieu de 13h.

Poste 62: demi tour, sens inverse et profil descendant pour ce poste. On coupe à travers au 2/3 du trajet sans rencontrer de difficulté. Il ne reste qu'à suivre scrupuleusement la crête jusqu'à la borie.

Poste 83: notre première idée est de suivre la bande jaune sous la ligne électrique (non dessinées) mais la grosse falaise qui flanque le rentrant nous convainc instantanément de rejoindre directement la piste plus bas. Point d'attaque à la jonction des lignes électriques en bout de piste. On passe le premier rentrant, et on descend le long du second dans une végétation pénible sur un sol rocailleux qui n'arrange rien. La remontée ne présage rien d'amusant...

Poste 55: je vois le chrono tourner rapidement et je projette une estimation. Je ne suis pas sûr d'être dans le timing soit 14h à la 74. Avec une remontée comme celle qui se présente, le prochain poste va être pénible. Finalement, en jouant avec les zones de pierrier nous arrivons doucement mais sûrement sans trop perdre de jus jusqu'à la bande jaune au sommet. Le reste est une formalité. Une équipe devant nous manque de m'écraser sous une énorme pierre qu'elle descelle de la borie en montant dessus.

Poste 74: une nouvelle fois, la partie ne s'annonce pas joyeuse. En arrivant sur le poste précédant, un coup d'œil vers le sud nous montre une végétation dense qu'il faudra se forcer à traverser. Nous prenons l'amorce de piste. Je compte alors sur la présence d'une trace laissée par des prédécesseurs ou par des animaux. Mon attente est exaucé jusqu'en haut. Nous attaquons par le champ au nord. Toujours une dizaine de minutes de retard sur le timing.

Poste 34: nous décidons de faire tout le tour par les pistes pour éviter de perdre du jus à traverser. De plus l'attaque est béton par là. Sans difficulté.

Poste 54: nous descendons plein sud pour rejoindre la piste. Cette descente est interminable et très raide, avec quelques murs à franchir. Une fois sur le chemin, le rythme est joyeux et nous prenons plaisir à surfer sur les singles jusqu'à la balise. Nous croisons ici la première équipe que nous voyons confortablement installée pour une pause bouffe.

Petite transition: pour l'instant nous sommes en mode performance et les choses s'enchaînent à une allure qui ne nous laisse pas le temps de faire une introspection. Quoique si j'ai bien compris, pour Stéphane, ça commence déjà à être un peu pénible, même si dans le ressenti, je ne suis pas frustré par une cadence que je trouverais trop lente. Les choses se passent sans accrocs et ça me convient tout à fait. De temps en temps, je l'entends me dire " t'es sûr fredo?". Je lui répond "t'inquiètes!". Il me répond "ah oui, t'as raison!". Ce qui m'assure d'une chose: il contrôle de derrière. Ce dont je suis moins sûr, c'est, est-ce qu'il me posera la même question quand réellement je serais en voie de faire une boulette?

Poste 73: Stéphane me propose de passer par le sud le long des champs. Je suis pas d'accord avec lui et préfère passer par le nord avec les pistouilles. J'argumente avec une meilleurs attaque, un dénivelé qui semble moins important et on ne sait pas comment passe les bords de champs. J'ai le droit à un "c'est toi le chef!". Aucun problème pour arriver au poste si ce n'est une série de muret à franchir le long du rentrant où la piste nous a fait défaut. Je relance le rythme en demandant à Stéphane de rejoindre le chemin le plus rapidement possible. Stéphane subit un peu en silence et de mon côté, je sais qu'il faut donner du rythme pour prétendre à quelque chose. Du coup pour gérer le physique de Stéphane, j'essaie de gagner du temps dans les enchaînements plutôt que dans la vitesse. La vitesse de course est celle que mon partenaire peut tenir sans entamer son endurance sur les 24h.

Poste 91: premier poste à poste qu'on peut considérer comme long. Lors du traçage, nous avons opté pour cette combinaison car un chemin est présent tout du long. C'est le genre de tronçons qui paraît long mais qui fait gagner du temps. Le profil paraissait relativement plat au premier coup d'œil, mais ça grimpait un peu au centre. Obstacle que nous franchissons à une allure de marche forcée. Au sommet qui surplombe le poste 91, le spectacle de trois châteaux en ruines nous accueille. C'est aussi pour ça que nous sommes là. Dans la grande descente nous croisons les équipes de VALMO. Si dans ce sens, c'est rapide, le retour promet d'être pénible.

Poste 65: on rejoint le chemin qui longe la ligne de crête. Au niveau du col, nous dépassons une équipe mixte qui va bon rythme. Pas vraiment rapide mais constante et puissante, les qualités pour cette épreuve. Je me rendrai compte le lendemain qu'il s'agit de l'équipe vainqueur dans cette catégorie. Au passage, alors que je me met à marcher, le gars me fait "run, run!!". Euh... Deux raisons pour ne pas le faire: l'excuse la moins honnête, Stéphane ne suivra pas ; la raison réelle, ça essouffle vite de courir en côte. Sur le chemin, une paire de manchettes est devenue orpheline. Heureusement, le nom de son propriétaire est inscrit dessus VALMO. On aborde le poste dans un aller retour descente montée comme le précédent.

Poste 66: les postes s'enchaîne bien, il n'y a pas de réelles difficultés. Nous rattrapons VALMO et d'autres équipes.

Poste 84: première perte de temps. L'itinéraire est facile, il suffit de suivre le chemin. On attaque par la piste au sud pour être au plus proche de la balise. La zone est plein de muret qui camouflent les bories. Je tombe sur celle plus au nord et entraîne avec moi l'équipe mixte qui en a profité pour nous rejoindre. La perte de temps est de l'ordre de 2/3 minutes mais suffisant pour voir les équipes que nous avions semées nous revenir dessus pile au moment où nous trouvons la balise. Nous venons de parcourir nos 20 premiers km topo.

Poste 43: de voir les équipes nous revenir dessus et en contact depuis le poste 91 a tendance à m'agacer un peu. En plus, un petit aller retour sur une mauvaise trace laisse à nos poursuivants la possibilité de nous apercevoir. Il va falloir être plus propre si on veut faire la différence. D'un autre côté, nous n'avons pas perdu beaucoup de temps jusqu'à maintenant et la course parfaite n'existe pas. Il faut juste rester concentrés...on prend donc rapidement ce poste et on s'éclipse avant de voir du monde derrière.

Poste 64: on descend direct dans la pente. On joue avec les pistes. Arrivés à la dernière intersection, je commence à me diriger vers le fond du talweg mais Stéphane me conseil de continuer sur jusqu'au bout de la pistouille. Je l'écoute car après analyse ce n'est pas plus long mais plus praticable. On hésite légèrement sur la hauteur à laquelle se trouverait la borie mais juste assez pour ne pas perdre de temps et y arriver dessus proprement.

Poste 41: on passe par le village de San Joan de Mediona au plus court par les pistes. On voit déjà le sommet au loin. Aucune difficulté, il faut simplement garder le rythme car la distance parait toujours un longue sur ces grands interpostes. La balise nous attend dans son trou prête à passer un bonne nuit à l'abri du vent, elle. Nous en sommes à 5 heures de course et nous avons atteint 115 points, soit 1/3 des points. J'avais prévu d'atteindre la 32 en 6h, ça m'a l'air tout à fait correct.

Poste 50: nous voyons notre sommet au loin. Vu comme ça, ça parait super haut et dur, mais finalement tout se fait progressivement et sans trop de douleur ( enfin pour moi). Deux choix s'offre à nous: soit au plus près du trait rouge mais ça monte et descend pour au final devoir contourner le premier mouvement de la serra, ou par la route. J'opte pour le second choix. Je profite de la distance pour anticiper un peu les itinéraires suivant. Nous montons jusqu'à la deuxième intersection sur la droite pour y prendre la pistouille. Stéphane m'interpelle pour un e tentative d'y aller directement (un possible refus de pente). Je lui répond que je suis sûr qu'on verra des trace au niveau du col qui nous emmèneront direct à la balise. Je lui rappelle également que j'ai toujours raison ( c'est lui qui le dit). Et là, que voit-on? ....... Une trace qui nous emmène jusqu'à la balise. Réponse de Stéphane: "ça m'énerve, j'arrête de te reprendre car tu as toujours raison."

Poste 80: on retrouve notre chemin qui monte et on s'arrête un petit moment pour s'alimenter. Stéphane me sort une canette de Red Bull en me faisant croire que ça allait lui redonner des ailes . L'ascension jusqu'au poste est pénible pour lui. Les ailes ne sont pas encore déployée. Je lui ai proposé de le tirer à l'élastique mais il refuse de peur que ça le crame. Deux équipes nous ont croisé pour aller à la précédente mais je m'attend à les voir surgir sur ma droite le long de la ligne électrique. Un coup d'œil et non, toujours pas là. La pente est très raide et Stéphane a un bon coup de bambou. Je le laisse aller à son rythme. Je connais bien le phénomène, et je sais que ça va revenir. Il reste encore pas de chemin à parcourir, ce n'est pas le moment de lui vider les réserves. D'ailleurs, on va en parler très bientôt des réserves!!! Ça y est je vois nos équipes nous talonner et comme tentative pour achever mon Stéphane, ceux de tête se mettent à courir. Il ne nous auront finalement jamais rattrapé. Aller Stéph! Après ça descend!

Poste 32: très simple. Il suffit de suivre la ligne électrique et sa petite bande jaune jusqu'en bas. Nous croisons des équipes qui montent en sens inverse. J'en taquine une: " it´s more easy in that approach". Nous arrivons rapidement à la 32 comme une étape enfin franchie. 6h de course, pile l'heure prévue. O. Va pouvoir remplir les camels. Stéph a profiter des dernier mettre pour vider sa poche à eau. ET LÀ! Horreur! 4 ou 5 bidons de 5 litres entièrement vides. Comme si ça pouvait suffire. A peine pour le passage de 5 équipes. Stéphane accuse un peu le coup. Comme d'hab, je prend les choses avec la philosophie d'Arverne " ne jamais rien lâcher". Aller Stéph, tu as bu à l'instant donc tu ne souffres pas de la soif, moi, j'ai encore de quoi me tremper les lèvres, il y a un poste d'eau dans moins de 5km, on y va, go.

Poste 40: il faut tout remonter mais très progressivement. On monte à peine pour ce poste suivant. Stéph accepte de mettre l'élastique, histoire de se refaire une petite santé et gonfler son mental. On trouve la balise facilement.

Poste 90: la nuit commence à s'installer et il fait vraiment de plus en plus sombre. C'est un moment délicat et on évite de justesse la boulette. Stéph qui profite toujours de l'élastique ne suit pas sur la carte et je confonds une trace de tracteur avec une piste de la carte. Heureusement, j'ai de sérieux doute et j 'ai du mal à me précipiter. J'analyse ce que nous avons déjà fait et ce que je vois. Finalement tout s'éclaire. Enfin, c'est une manière de parler car maintenant, il faut sortir la frontale. Nous rectifions le tir. À peine 2' de faute, peut être 3' le temps de réfléchir. Nous montons ensuite jusqu'au col et j'indique à Stéph qu'on repassera par là pour la bascule. Stéph coupe le cordon et range l'élastique définitivement. Nous prenons donc le chemin qui suit le flanc nord de la serra. À ce moment, c'est moi qui ai un coup de moins bien. N'ayant pas envie de manger, je n'ai pas fait attention et malgré ma bonne forme, je sens arriver une petite fringale. Le problème, c'est que nous avons laissé les sacs au col où nous devons repasser pour nous alléger momentanément. Est- ce psycho,logique ou mal tombé, dans doute un peu des deux. La balise est cachée dans un dédale de rocher et si sur la photo, elle paraît visible, sur le terrain et de nuit, c'est une autre affaire. Cependant, c'est un des pus beau poste qu'on ait fait. Stéph m'appelle " je l'ai". Pur cela, il a du faire un semblant de spéléologie en se faufilant dans des passages étroits, voûte et autre obstacles rocheux.

Poste 71: on part de la balise et je fais part de la fringale que je sens venir à Stéph. Il me sort le remède miracle: une barre d'amande au citron que l'orga nous a donné dans le sac d'accueil. Je le revois encore la mettre dans sa poche de pantalon en disant " ça, c'est pour la fin de course, on se la partagera." Cette barre m'a redonné des ailes et c'est réparti pour un tour. Nous remettons nos sacs au niveau du col. Je commence à prendre le chemin qui longe le flanc sud de la serra et me rend de suite compte de mon erreur. Il faut prendre la petite piste qui descend en parallèle. Finalement je ne sais pas si c'était l'option gagnante. De nombreux arbres sont en travers. Arrivés en bas, je perds ma concentration en pensant à autre chose, à la flotte ou la gestion du temps, je ne sais plus mais ceci à pour conséquence de nous voir descendre un chemin alors qu'il fallait tourner à gauche. Au bout de peu de temps, je me ressaisi et stoppe. " on devais tourner à droite et je n'ai rien vu". Normal, le chemin qu'il fallait prendre était à peine à dix mètres après avoir rejoint le fond du talweg. On s'en sort bien encore, mais il va falloir être plus lucide. On abordera le poste 71 avec la technique de la CO de nuit. C'est à dire, s'approcher au plus près et prendre une main courante jusqu'à la balises. Pas de problème.

Poste 45: on fait marche arrière pour reprendre la piste par laquelle nous sommes arrivés. Je me doute bien que nous ne serons pas les premiers à l'emprunter et qu'une trace se sera dessinée sur la bande de clairsemé. Tout juste. Cette pistouille est d'ailleurs un très bon spot de VTT en descente. On navigue à travers les vignes, que l'on va même couper car aucun fil de fer ne les relie. Le carrefour nous sert de point d'attaque et le rentrant nous donne la direction pour ne pas perdre de temps à chercher laquelle des bories cache notre balise.

Point d'eau: on rejoint la route au plus rapide par la piste et c'est à bonne allure que nous rejoignons le Petit village où nous attend notre point d'eau tant attendu. Nous n'avons pas souffert de la soif, mais a voir les bonne gorgée que nous avalons, c'était pas bien loin. Nous remplissons nos poches à eau. Nous mangeons un bon sandwich. Puis nous repartons. Nous faisons 200m et là, je demande à Stéph de me donner mes gants sur le côté de mon sacs car je suis frigorifié. Le froid de l'eau avalé, les mains glacées par l'eau, ont fait un sacré cocktail. Le bonnet sur la tête, les gants enfilés, ça va déjà beaucoup mieux. Dans ces cas là, il ne faut pas attendre.

A suivre...